Depuis l’instauration du couvre-feu, pour les femmes propriétaires de chiens les rues pourraient devenir dangereuses après 18h. Une spécialiste des réseaux sociaux a créé le groupe Facebook « Les promeneuse du couvre-feu » pour qu’elles se réunissent.
« Les promeneuse du couvre-feu », groupe d’entraide entre femmes propriétaires de chien.
L’idée vient d’une spécialiste de l’entraide sur les réseaux, Mathilde Duton. Le groupe Facebook « Les Promeneuses du Couvre-feu », est né en ce début d’année 2020. Il permet à des femmes, partout en France de ne pas se retrouver seules pour se balader avec leurs chiens.
« Je me suis dit pourquoi pas se regrouper à deux ou trois. Pour faire un petit tour dans le quartier, c’est toujours mieux, toujours plus rassurant quand on croise des gens louches » explique Mathilde Duton. La jeune chargée de communication, comme beaucoup des élèves à l’école d’aide vétérinaire (ESAV) où elle travaille, possède un chien qu’elle sort promener tous les soirs.
« Avant le couvre-feu, il y avait déjà des gens bizarres mais d’autres personnes aussi donc ça apportait de la sécurité. Là, si on crie, il n’y a vraiment personne pour nous entendre » constate la Parisienne de 25 ans.
Si elle ne se promène jamais seule, elle s’est rendu compte que pour d’autres la simple marche du soir pouvait s’avérer risquée. « J’ai ma meilleure amie qui est dans ma rue donc nous, on avait déjà l’habitude de se balader à deux et après on a proposé à une fille, du quartier qui se baladait toute seule avec son chien, de venir avec nous » dit Mathilde.
Une initiative en partenariat avec l’école ESAV
Le groupe est créé avec la collaboration de son école. La directrice de l’ESAV (École Supérieur d’Aide Vétérinaire), Noémie Tommasini a directement été intéressée par ce projet : « on a été très réceptif, c’est une initiative dans l’air du temps et qui répondait à une demande des élèves. »
« Les Promeneuses du couvre-feu » grandit de jour en jour et compte déjà plus de 280 membres. Ce que souhaite les femmes abonnées, c’est qu’il y ait assez de personnes pour qu’aucune d’entre elles n’ait à se promener toute seule.
La solidarité et la bienveillance sont mises en avant
« Je pense qu’on ne s’en sortira que si on se serre les coudes. J’ai été super touchée de voir que certaines filles proposaient d’en ramener d’autres chez elles car elles avaient de gros chiens et ne craignaient rien » raconte Sophie, 34 ans, nouvelle membre du groupe. Pour elle, personne ne devait avoir à se faire harceler simplement en marchant seule dans la rue. « Ma plus mauvaise expérience a été de tomber sur un type en train de se masturber sur les pelouses de l’avenue Foch. Autant vous dire que ça m’a vaccinée à jamais d’y retourner après 21h » écrit-elle.
Le groupe existe, avant tout, pour prévenir d’une éventuelle agression, mais pas seulement. Noémie Tommasini, la directrice de l’école le voit aussi comme une occasion de se sociabiliser en cette période difficile : « C’est, en plus, l’occasion de rencontrer des gens à côté de chez soi, qui partagent la même passion pour les animaux ».
Un groupe qui est là pour durer
Pour Mathilde, ce groupe pourrait même perdurer après le couvre-feu et devenir un groupe d’entraide : « Même si par exemple, Marie, qui est dans le groupe, est en galère et n’a plus de croquette, elle pourrait aussi demander aux personnes qui habitent dans son quartier. »
Qu’elles soient là pour tisser des liens, s’entraider ou se sentir plus en sécurité, « Les promeneuses du couvre-feu » feront en sorte de se retrouver, avec ou sans restriction sanitaire.